[BLOG] Qu'est-ce que les 4 Philo-Fantastiques ?

L’outil des 4 Philo-Fantastiques, au cœur de nos formations sur le changement, sur le dialogue ou sur l’intelligence relationnelle (version augmentée de l’art du dialogue) a été construit sur la base de deux constats :

• La question de l’intelligence relationnelle, quand elle n’est pas comprise comme intelligence « émotionnelle » est globalement peu abordée.
• Lorsqu’elle est en tant que « relation », cette question est abordée sous l’angle comportementaliste. L’outil le plus complet et le plus efficace à ce niveau est le test de personnalité DISC qui permet de mesurer une série de facteurs clés de la personnalité ayant une incidence directe sur le style de travail et l'attitude d'une personne.

Quelles limites aux outils existants : philosophiquement, ces outils sont existentialistes et sont des cousins éloignés des thérapies comportementales et cognitives (TCC) que l’on retrouve beaucoup aujourd’hui dans les thérapies dîtes « brèves ». Le présupposé de ces philosophies c’est de considérer que si 1) notre première réalité est d’exister (par opposition aux philosophies qui considèrent que nous avons une essence ou une nature qui nous définit avant que l’on existe) 2) alors je suis ce que je fais (par opposition aux philosophies qui considèrent que l’on fait ce que l’on est, comme chez Platon par exemple). Cette approche est extrêmement limitative car elle met sous silence l’intériorité, les doutes, et tous les déterminants culturels et sociaux que la sociologie - notamment Bourdieu - a documentée au 20^e siècle : les mécanismes de domination par exemple.

Quelle conséquence : 1) les outils comportementaux dressent des « persona », ce qui était plutôt une bonne idée, pédagogiquement parlant 2) ces persona sont potentiellement toxiques parce qu’ils induisent l’idée qu’on peut définir un individu par ses comportements. On aura constaté ces effets toxiques de manière récurrente en entreprise : il n’est pas rare qu’à défaut d’être un outil de connaissance de soi et des autres, le DISC soit utilisé comme un outil de classification et de catégorisation.

Quelle est l’innovation de Noetic Bees : le modèle des 4 Philo-fantastiques que nous avons développé part de ce constat et plutôt que de partir des comportements se propose de partir des visions du monde. Nous avons donc cherché à construire un modèle mobilisant les deux grandes oppositions fondamentales des ontologies philosophiques (visions du monde) :

1. Transcendant et Immanent : soit l’idée qu’il y a des vérités qui nous dépassent et nous précèdent ; soit l’idée que les réalités émanent des individus.  Ici nous avons intégré la perspective comportementale, mais pour la compléter.
   1. Transcendants : Platon et Bergson
   2. Immanents : Nietzsche et Hegel
2. Monisme et Dualisme
   1. Moniste : Platon et Hegel
   2. Dualiste : Nietzsche et Bergson

Quels conséquences ?

1. Le modèle des 4PF se veut d’abord cognitif avant d’être comportemental. Car le comportement observable intervient moins comme un déterminant (une cause) que comme une confirmation (un symptôme). Nous observons donc régulièrement des utilisateurs du modèles se retrouver dans plusieurs auteurs ; l’outil devient alors un outil de discernement comportemental et permet de gagner en intelligence, là où le DISC n’était utilisé que comme un outil de reconnaissance, donc de catégorisation, avec les effets toxiques que l’on a pu décrire.
2. Le modèle des 4PF se veut ensuite plus profond et plus nuancé : parce que nous parlons de philosophie et de vision du monde, il aide à mieux se comprendre autant qu’il aide à comprendre l’autre ; 1) à défaut de rentrer dans des cases, on adhère à des idées et on laisse exister ceux qui se retrouvent dans plusieurs « cases » du modèle. 2) à défaut de s’opposer, on peut se comprendre dans le cadre d’un dialogue d’idées et de croyances fondamentales qui déterminent nos manières de voir et de penser.
3. Le modèle des 4PF est extensible : chacune de ces « visions du monde » permet d’analyser et de comprendre les fonctions de l’entreprise en recoupant des outils connus (comme l’analyse transactionnelle), mais en en complétant grandement ces outils au-delà de leur prisme originel (psychologique le plus souvent).