On a trop souvent tendance à considérer que « dialoguer » et « échanger » sont des termes synonymes. Pire, on peut les associer à la notion de « conversation ». Mais c’est dans son opposition au « débat » que le « dialogue » prend tout son sens.
Car « créer » du dialogue dans une équipe, ce n’est pas simplement faciliter un temps d’échange, fût-ce avec une solution technologique. Chez Noetic Bees, nous défendons une approche simple et redoutablement efficace : considérer que le dialogue vient moins du fond des échanges que de leur forme. D’où tenons-nous cette conviction ? De deux constats :
Faisons un peu d’ingénierie philosophique : le dialogue au sens platonicien se crée, certes, avec des arguments et des convictions, mais ces derniers doivent être pondérés par de la remise en question et de la franchise (l’un des enjeux, c’est d’éviter les jeux politiques). C'est un schéma récurrent des dialogues.
Qu’est-ce que nous avons fait chez Noetic Bees ? D’abord acter le constat partagé et peu innovant que la qualité de dialogue commence par une qualité d’écoute. Encore fallait-il venir qualifier cette écoute. Ensuite, considérer ce que nous apprennent les dialogues de Platon comme les indicateurs d’un rite relationnel spécifique, conçu pour encadrer la forme des échanges non le fond des échanges. Enfin nous avons matérialisé ce rite relationnel dans des curseurs qui se trouvent au centre de la table comme ils sont au centre des échanges - une sorte de nudge philosophique !
En tant que philosophes pragmatistes, nous défendons l’idée suivante : la qualité de dialogue dépend de la forme des échanges d’abord, et que le fond vient ensuite. Car notre capacité à produire de l’intelligence collective de qualité - du dialogue - vient moins de la qualité des arguments que l’on amène que de la forme de la discussion que l’on emprunte.
Là où tous les processus d’intelligence collective insistent sur la posture des participants, nous avons voulu revenir aux fondamentaux : nous n’ajoutons pas un dispositif ou une méthode à des méthodes déjà existantes d’intelligence collective, nous considérons que s’il n’y a pas « intelligence collective » sans dialogue, alors on doit se demander comment transformer la posture initiale du débat en posture dialogique, seule capable de nous disposer à construire avec les autres en acceptant un niveau de remise en question élevé capable de nous défaire d’un certain nombre de jeux relationnels que chacun aura observés au moins une fois dans sa vie.
La forme donc, prime. La posture, le sens, l’efficacité, n’en sont que la conséquence.
Ce rite relationnel, nous le faisons vivre dans nos bureaux, avec nos tables de dialogue, et avec notre application mobile, Metagora, qui vous permet de l’utiliser en visioconférence. Pour les professionnels de l’intelligence collective ou les facilitateurs et manageurs qui souhaiteraient se former, une formation digitale est accessible pour se former en autonomie.