Dans les Confessions Saint Augustin se pose la question : « Pourquoi, lorsque je sais ce qui est bon, je ne le fais pas ? ». Et il ne donne pas une réponse qui tire en cause la faiblesse de la volonté, ou l’ignorance du bien comme Socrate l’aurait fait. Il entreprend plutôt d’analyser le comportement humain, en bon philosophe qui se dit qu’une petite dose d’anthropologie ne fait pas de mal et il découvre que la volonté est « esclave » des habitudes. Eh oui, les habitudes, ces automatismes qui nous font agir sans que nous y réfléchissions. Et une culture se retrouve dans les trois dimensions de l’être humain que chez Noetic Bees nous appelons PST (Psychique-Social-Technique): L’être humain est en fait un être psychologique, social et technique. Et une culture s'enracine et se modifie dans et à partir de ces trois dimensions.
Changer une culture demande autant de modifier ses représentations, ses techniques, mais surtout, ses habitudes. Si une culture peut-être définit comme un ensemble itératif de représentations, de techniques et d’actions…en d’autres mots, un ensemble d’automatismes, pour la changer il faut changer les habitudes qui la traduisent dans le quotidien. Le changement d’une culture n’est pas un simple fait d’intentions, des bonnes intentions de surcroît. Nous avons vu le destin des chartes éthiques, souvent magnifiquement écrites et autant magnifiquement oubliées (au fond Saint Augustin n'avait pas tort : ce n’est pas parce que je connais le bien que je vais le faire), car il faut des outils d’ancrage dans le quotidien. Par exemple, si les valeurs de la culture d'entreprise doivent s’incarner, hé bien, il faut des médiations, des outils pour le faire. Il faudra alors évaluer un projet, une transformation, un produit à l’aune des valeurs choisies, car elles font partie des indicateurs, mais aussi pour nous habituer à réfléchir et à évaluer avec ces valeurs.