[BLOG] Le management écologique : un nouveau paradigme organisationnel ?

Dans le contexte actuel des polycrises et de transformations sociales profondes, le management des organisations doit évoluer vers des pratiques qui donnent à chacun sa juste place. Chez Noetic Bees, nous appelons ça le « management écologique », pour parler d’un management qui replace la qualité de la relation au centre. Pas la relation que l’on décode et qu’on analyse, pas celle qui sert les nombreux jeux politiques inhérents aux organisations : plutôt celle qui met l’accent sur la qualité du dialogue, du questionnement et du discernement des parties prenantes. Sans pour autant être naïfs, cette approche vise à limiter les jeux de pouvoir et d'influence, souvent omniprésents dans les structures hiérarchiques traditionnelles. Ce billet explore les principes du management écologique et ses bénéfices potentiels.

Qu'est-ce que le Management Écologique ?

Le management écologique se distingue par une attention particulière portée à l'interaction humaine et à la prise de décision collective. Contrairement aux modèles traditionnels qui peuvent favoriser des dynamiques de pouvoir et de compétition, le management écologique valorise la capacité d’un collectif à développer un fort niveau d’esprit critique : par un meilleur discernement, un meilleur questionnement, une meilleure qualité de dialogue.

1. Qualité du Dialogue : Le dialogue réel est au cœur du management écologique. Il s'agit de créer des espaces où chacun peut s'exprimer librement et être entendu, sans crainte de répercussions négatives. On ne cultive donc pas la controverse, mais la capacité des individus à abandonner leurs convictions pour construire collectivement un dessein commun.
2. Questionnement Constructif : Encourager un questionnement constant permet de remettre en cause les présupposés et d'explorer de nouvelles perspectives. Le questionnement doit être orienté vers la recherche de solutions et l'amélioration continue tout autant que vers la recherche des croyances qui limitent les perspectives de développement de l’organisation.
3. Discernement des Parties Prenantes : Dans un environnement complexe, il est crucial de se doter d’outils de discernement pour s’épargner de traiter arbitrairement de faux problèmes - que nous aimons appeler les « mines de sel » en interne.
4. Prise de décision partagée: nul besoin d’être philosophe pour apprendre à décider efficacement à plusieurs. Les modèles sociocratiques indiquent clairement le chemin : élection sans candidats, votes par consentement plutôt que par consensus, clarification des indicateurs clés d’une décision, méthodes de co-développement…

Les Bénéfices du Management Écologique ?

1. Amélioration de la Cohésion et de la Motivation

Lorsque les employés sentent que leur voix est entendue et que leurs préoccupations sont prises en compte, ils sont plus susceptibles de s'engager activement dans leur travail. Le management écologique peut ainsi renforcer la cohésion d'équipe et la motivation individuelle. Mais il vise également la capacité des individus à bâtir ensemble : ceux qui en sont incapables ne peuvent s’y épanouir.

2. Innovation et Adaptabilité

Un environnement où le questionnement et le dialogue sont encouragés est propice à l'innovation. Les idées nouvelles émergent plus facilement et les organisations peuvent s'adapter plus rapidement aux changements externes. En grande partie parce que le changement n’est plus ce qui est téléguidé par une direction décisionnaire, mais impulsé par ceux qui, au contact du terrain, font, s’adaptent et proposent.

Conclusion

Le management écologique propose une vision renouvelée et plus humaine de la gestion des organisations. En mettant l'accent sur la qualité du dialogue, du questionnement et du discernement, il cherche à créer des environnements de travail plus justes et durables. Bien que les défis soient nombreux, les bénéfices potentiels en termes de cohésion, d'innovation et d’agilité sont considérables.

Adopter un management écologique, c'est faire le choix d'un avenir où les organisations sont non seulement performantes, mais où elles retrouvent une œuvre sociale forte : apprendre à dialoguer, à discerner, à mieux questionner contribue indéniablement à faire de meilleurs humains.

Pour réussir cette transformation, les organisations doivent s'engager fermement et continuellement dans la formation de leurs leaders, la révision de leurs processus et la promotion de leurs singularités organisationnelles et culturelles qui servent d’étalon de référence à l’ensemble des processus.