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Business Case : Comment valider une acquisition avec un philosophe ?

En 2015, un client qui nous est cher s’est demandé s’il devait ou non valider une option de croissance externe. Il avait le choix entre plusieurs options, mais il a choisi le cabinet des philosophes de transition. D’abord pour mieux discerner sur la pertinence stratégique de l’acquisition, ensuite pour tenir une argumentation efficace auprès de son conseil d’administration, enfin pour nourrir la prospective du secteur concerné. En l’occurrence, le marché de la RSE.

La question qui est donc posée aux philosophes, c’est celle de savoir « comment ça pense » sur ce marché : une question d’idéologie de marché, mais avant tout d’intelligence économique. Le philosophe apparaît ici pertinent, car ce sont des experts dans l’analyse des systèmes de pensée. Au-delà des trois enjeux cités plus haut, il y en avait un autre, plus intangible et pourtant fondamental : savoir d’où l’on parle et se donner une grille de lecture efficace de la concurrence et des partenariats possibles. Une prestation au cœur de la stratégie d’acquisition, de la stratégie de marque et des enjeux d’un dirigeant vis-à-vis de ses parties prenantes.

La mission avait donc trois volets :

  • 1 - Proposer une cartographie des idéologies dominantes du marché.
  • 2 - Identifier l’idéologie portée par la cible et son positionnement dans cette idéologie.
  • 3 - Mettre en dialogue et accompagner le discernement sur la pertinence de l’acquisition et la stratégie associée.


A - Quelles idéologies dominantes sur le marché de la RSE ?

  • Anthropologique: Dans cette vision, l'accent est mis sur l'humain au centre de l'entreprise. Les entreprises se concentrent sur les impacts de leurs activités sur les employés, les clients et les communautés locales. Cela inclut le respect des droits de l'homme, l'amélioration des conditions de travail, le développement communautaire et l'engagement des parties prenantes.
  • Économique: Ici, la RSE est vue principalement comme un moyen d'améliorer la performance économique de l'entreprise à long terme. Les initiatives de RSE sont évaluées en termes de retour sur investissement (ROI), de réduction des coûts (par exemple, à travers l'efficacité énergétique), et de leur potentiel à ouvrir de nouveaux marchés ou à améliorer la réputation de l'entreprise, ce qui peut conduire à une augmentation des ventes.
  • Naturaliste : Cette approche place l'environnement au cœur des préoccupations de l'entreprise. Les pratiques de RSE sont axées sur la durabilité environnementale, la conservation des ressources naturelles, la réduction de l'empreinte carbone et le soutien à la biodiversité. Les entreprises s'efforcent de minimiser leur impact écologique et de promouvoir des modes de production et de consommation responsables.


Chaque idéologie pouvant influencer les politiques et les actions de RSE différemment, il était important de comprendre comment elles pouvaient également se combiner pour comprendre la manière dont la RSE est mise en œuvre dans le monde réel.

 

B - Identifier l’idéologie portée par la cible et son positionnement dans cette idéologie.

Nous avons donc creusé ces trois idéologies pour discerner sur le positionnement de la cible et constater qu’à l’intérieur de la perspective anthropologique, elle se positionnait au moins sur 2 sous enjeux :

  • L'équité sociale : Comment les entreprises peuvent contribuer à réduire les inégalités, promouvoir l'inclusion sociale ?
  • La gouvernance d'entreprise : Comment garantir l'intégrité, la transparence et la responsabilité dans les processus de prise de décision et la gestion de l'entreprise ?


Un troisième enjeu, plus transverse avait été décelé, mais n’avait pas à l’époque été creusé, lié au capital culturel des entreprises : Comment les entreprises respectent, préservent et enrichissent le patrimoine culturel des communautés où elles opèrent ?

L’idéologie insistait donc sur la place des entreprises dans la société, sur le fait que leurs actions doivent être modélisantes et qu’elles ont un pouvoir de transformation qui s’étend au-delà de leur seul périmètre. En 2015, cette idée qui paraît aujourd’hui évidente ne l’était pas tant que ça. Car elle insistait sur la dimension « globale » de l’impact de l’entreprise, au-delà de ses résultats financiers. Le début des perspectives extrafinancières en somme.

C - Mettre en dialogue et accompagner le discernement sur la pertinence de l’acquisition et la stratégie associée.

La dernière phase de la mission a consisté à accompagner la discussion des parties prenantes sur le sens de l’acquisition, pour comprendre comment le positionnement de la cible était intéressant et pertinent pour l’acquéreur ; mais également pour mettre le doigt sur ce qui serait renforcé dans le positionnement pour gagner en lisibilité et en efficacité.

Le philosophe intervient ici essentiellement pour continuer de nourrir la réflexion quant aux idéologies, pour montrer dans quelle mesure elles sont fondées philosophiquement et historiquement, mais également pour analyser les schémas qui guident le discernement des parties prenantes et pointer les moments où les cartes se brouillent, où les raisonnements ne tiennent plus.

La promesse est d’aider à la construction d’une décision, d’une stratégie et d’un plan d’action suffisamment étayé pour le sécuriser.

Nous sommes fiers d’avoir pu contribuer à l’acquisition de cette pépite qui aujourd’hui, dans le groupe, a su révéler son plein potentiel.

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